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Commandant Pinte

Commandant Pinte

Page consacrée au chef de bataillon Eugène Alfred Armand Pinte dit ATHOS. Officier engagé dans la résistance en Haute Vienne. Commandant AS-ORA-FFC-FFI

" Athos "

Publié par Alexandre BREMAUD sur 22 Août 2012, 13:06pm

PARCOURS

Commandant PINTE
CDT PINTE

Eugène Alfred Armand Pinte est né en 1902 à Neuville sous Montreuil dans le Pas-de-Calais. Passé par l’École des enfants de Troupe, il suit l' École militaire préparatoire de Montreuil sur mer dès 16 ans. Engagé volontaire, il devient rapidement Caporal, puis Sergent. Il participe au corps d’occupation de Constantinople puis sera mis à la disposition du Maréchal de France commandant en chef les troupes d’opérations au Maroc. 

En 1925 il intègre sur concours l'école de Saint-Maixent d'où il sort aspirant. Il retourne ensuite au Maroc, en particulier au 2ème régiment de Zouaves puis au 3ème Bataillon d’Infanterie Légère d’Afrique.

En 1933 il est affecté comme Lieutenant au 151eme Régiment d’Infanterie, sous les ordres du colonel de Lattre de Tassigny. Nommé Capitaine, il rejoint un régiment de forteresse à Valenciennes.

A la déclaration de la guerre, il est rattaché a la direction des étapes de la 7ème armée.  Lors de la débâcle, il sera chargé du regroupement des isolés. 01/07/1940 : citation à l’ordre  du régiment N°7 du général BLIN, directeur des étapes de la 7ème armée "pour avoir gardé son personnel et son matériel au cours de la retraite de l'Oise à la Vienne sous de violents bombardements".

Replié temporairement à Cahors, il y débute de premières actions isolées de résistance dès juillet 1940. Il reçoit différentes propositions et se rend finalement à Limoges, ville dans laquelle il est en contact avec notamment des amis belges réfugiés. Il projette de s'établir en famille dans une ferme aux environs d'Aixe sur Vienne, et dont les habitants du hameau semblent favorables à l'idée de "résister" : La Gaubertie.
 

LA RÉSISTANCE

En contact avec des sympathisants dans les communes d' Aixe, St Laurent, St Mathieu, Cussac, Chalus, Sereilhac etc. ainsi qu'avec des officiers de Limoges, Eugène Pinte organise des réseaux de confiance. Il récupère les armes laissées par les troupes en 1940 et participe au camouflage du matériel.

En décembre 1941 il monte des groupes de résistants dans le secteur ouest de Limoges et un noyau - Corps franc de recruteur, camoufleur... (d'une quarantaine d'agents). En 1942, des chefs de maquis sont identifiés pour l'Armée Secrète dans les communes.

Maquis famille -CDT INTE
groupe FFI dont 2 fils du CDT PINTE

1943 : L' AS se rassemble avec d'autre mouvements, et il devient officier des Forces Françaises de l’intérieur. Chaque grange de La Gaubertie reçoit une fonction au service du Centre de Résistance : stockage, hébergement, chiffre, PC ... Les habitants du petit hameau s'impliquent activement. Un foyer permet d'accueillir chaque jours des personnes traquées : résistants, aviateurs, opérateurs radios, juifs, rescapés, ...

Eugène Pinte retrouve un emploi administratif dans l'armée. Affecté au Centre de démobilisation de Limoges, chargé de la section infanterie, il profite de la complicité de son supérieur, le Cdt Dominguon pour couvrir ses absences et organiser à son aise la résistance.
Une filière de recrutement est lancée au centre de démobilisation, avec le concours du Capitaine Parouty et du lieutenant Lène.
L'emploi au centre de démobilisation permettra par ailleurs de fabriquer de nombreux faux papiers et faux certificats, utiles aux résistants. Rapportant régulièrement de Limoges le matériel nécessaire, ses deux fils aînés s'initient aux techniques de faussaires.

  En contact avec Rousselier, Paquette et Riviere, il va organiser l'O.R.A., sous le nom de code d'ATHOS. L'ORA se constitue essentiellement autour d'officiers de l'armée d'armistice qui s’étaient déjà rapproché les uns des autres fin 40 de façon plus ou moins organisé, agissant alors essentiellement à travers la récupération des armes. Parmi eux, le commandant Tittremann, créateur du secteur Sud, le commandant Mutin qui, s'occupera de l'aviation dans l'ORA5.

En avril 1943, Le Capitaine Pinte est membre de l'Etat Major Départemental, Adjoint du commandant sur secteur Sud, et lui même commandant du secteur Ouest. Il assure l'organisation matérielle du secteur ouest de Limoges : camouflage d'effets, d'armes, de vivres, de réfractaires. Établissement de faux papiers, faux certificats.
Il fait de son habitation un centre de transit des résistants. Résistants de passage, parachutistes,  personnes recherchées par la Gestapo, trouvent refuge a la ferme et y sont ravitaillés par la famille. Il accueil aussi des officiers du 2ème bureau dont le capitaine Max. La ferme sert également de point de relais pour les jeunes voulant  entrer dans le maquis particulièrement nombreux après l'instauration du STO. M. Moreau venait alors chaque soir à la ferme chercher ces jeunes et les emmener de nuit au maquis de Cussac. 

  L'équipe COPA de la Haute-Vienne et les courriers, ébranlés par des arrestations dû à l'insécurité de leur réunion dans Limoges choisiront de tenir leur réunion en campagne, chez le capitaine Pinte, à raison de deux à trois fois par semaine. Eugène Pinte sert d'auxiliaire au chef départemental MINISTRE, qu'il accompagne sans relâche en voiture d'un coin à l'autre du département pour maintenir le contact avec les différentes équipes et homologués les terrains.

  L'armement devenant largement insuffisant pour équiper les maquisards, des parachutages seront organisés. Eugène Pinte reçoit ainsi une douzaine de parachutages sur le terrain de La Gaubertie dit "VERRUE", qu'il a préparé et aménagé avec le chef départemental. Ces parachutages contiennent des armes et munitions, du savon, des pansements, et un petit coffre métallique que le capitaine apporte en personne rue des coopérateurs à Limoges, où se réunissent les chefs du maquis. 

terrain de parachutage VERRUE - CDT PINTE
terrain de parachutage VERRUE

Au début de l'année 44, il accueil un radio-parachutiste dit "TYROLIEN", qui maintenait une liaison avec Londres chaque nuit. Il monte avec le commandement régional des transmissions un centre permanent de transmission à La Gaubertie, avec une chambre de chiffrement et déchiffrement où s'active plusieurs sous-officiers.

En mars 1944, Alors que l'Etat Major Régional ORA 5 a connu une vague d'arrestation, il est décidé de le mettre au vert tout en restant proche de Limoges. S'installe ainsi à la ferme le PC du colonel de L'O.R.A. .  Le Colonel PAQUETTE est camouflé au mois d'avril.

En mai 1944 organisation en 5 cantons - constitution du maquis. Le corps franc est chargé de la protection et l’exécution des missions. 

Début juillet constitution à Cussac du 1er Bataillon AS-ORA bien armé et équipé. Ce Bataillon deviendra par la suite le Bataillon AS de Cussac. Durant cette période et pour mener à bien les préparatifs de la libération du territoire, il est en relation étroite avec RAC (Dordogne),  BERNARD (Charente), CONSTANT, GARDES et le D.M.R. Les liaisons sont assurés par des relais organisés, puis par des postes émetteur récepteur de liaisons intérieures, et quelques rares lignes téléphoniques clandestines, dont une au PC PINTE.

14 juillet clandestin Cdt PINTE
14 juillet clandestin

Le 14 juillet 1944, le Commandant Pinte et ses hommes organisent plusieurs défilés clandestins dans le secteur Ouest.

Le 2ème Bataillon ORA voit le jour, à partir des éléments de Séreilhac dirigés par l’adjudant Fernandez. Eugène Pinte confie le commandement du bataillon à PATRIARCHE. 

La famille Pinte dénoncée, et la peur des habitants grandissante,  le capitaine organisa l'évacuation du hameau dans les bois durant deux nuits. Les allemands et la milice à la recherche du "PC", logé un temps à la Gaubertie ne réussirent pas à le localiser. 

Le 17 août au matin, le corps franc du 2ème bataillon ORA dérobe quelques 4.000 Litres d'essence à l'ennemi.

drapeau du 2ème Bataillon O.R.A. Organsiation de résistance de l'Armée Aixe Sereilhac PINTE Limoges Haute Vienne Limousin Maquis FFI FFC
Drapeau du 2ème B.O.R.A. ©MUSEE DE LA RESISTANCE DE LIMOGES

 

stèle du Moulin Blanc - 2ème BORA - CDT PINTE
stèle du Moulin Blanc - 2ème BORA

Cette même journée, une colonne allemande tente de briser l'étau FFI autour de Limoges, en direction d'Aixe. Le Capitaine Pinte dirige les unités de son secteur, en particulier au combat du Mas des Landes et contient la colonne allemande, ne les laissant progresser sur une journée que de quelques kilomètres. Le soir, une deuxième colonne allemande rejoint la première et Aixe est occupée. Les lendemain, les allemands battront en retraite.
Ces deux jours de combats ont été surnommés par la suite "Bataille d'Aixe".

Eugène Pinte participe le 21 août a la prise de Limoges, avec le 1er bataillon, son adjoint le Lt MATTEI et son chauffeur. 

 

APRÈS LA LIBÉRATION

Son fils Marcel, petite main du Centre de La Gaubertie, mort accidentellement à l'âge de 6 ans sera promu sergent à titre posthume en octobre 1950 au titre de la RIF. Reconnu "Mort pour la France", son nom est inscrit sur le monument aux morts de la commune d'Aixe sur Vienne.

En septembre 1944 : Le Capitaine Pinte est promu commandant FFI par le colonel Rousselier par ordre N°37, commandant la 12ème région militaire

 Le commandant Pinte a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur, Médaillé de la Résistance et cité à l'ordre de la brigade le 12/03/1945, au titre de la résistance, avec l'attribution de la croix de guerre avec étoile de bronze. Il a reçu la qualité de combattant volontaire de la résistance à titre posthume. 

Croix de guerre Commandant Pinte FFI maquis Limousin Limoges Haute-Vienne Aixe sur Vienne AS Armée Secrète Etat Major
Croix de guerre

Il continuera de travailler à Limoges, jusqu'à sa réforme pour maladie en 1951. Il décède âgé de 49 ans en 1951.

rue Eugène PINTE - Aixe sur Vienne
Rue PINTE à Aixe

 

 

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